Aujourd'hui, on se retrouve dans le Haut-Rhin, au beau milieu des collines de la Vallée Noble, et encerclé de vignes à perte de vue. Nous sommes à Westhalten, charmant petit village d'un millier d'âmes, et qui ont la chance de disposer de plusieurs très bons restos. Celui qui nous intéresse pour le moment, c'est l'Auberge du Cheval Blanc, anciennement étoilé au Guide Michelin pendant plus de vingt années, jusqu'en 2012.

Première chose, la salle est lumineuse, magnifiquement décorée avec beaucoup de goût. Poutres apparentes, jolie vaisselle, tableaux d'art moderne, on trouve ça spacieux et super élégant. C'est d'autant plus étonnant que l'extérieur quelque peu classique voire old school, ne laisse rien présager de tout ça .

Et là, on est tranquille, on a le temps, alors on va se faire sacrément plaisir avec le menu en 6 plats. En plus, ça tombe à pic, on a vraiment les crocs .

Le repas démarre avec un foie gras. Plutôt classique nous direz-vous ? Un peu convenu ? Pas exactement ! Ce délicieux foie gras de canard est présenté sous une forme parfaitement cubique, et recouvert d'une chrysalide de barbe-à-papa, quelques clémentines brûlées à la flamme, et un gel de clémentine en guise de condiment. Génial !!!!

Après cette première étape, on a eu droit à un tartare de Noix de Saint Jacques relevé d'œufs de poissons volants, d'un sorbet betterave-raifort, et d'une émulsion de vodka .

Ensuite, notre coup de cœur du jour, un risotto de freekeh, une variété de blé vert grillé provenant du Moyen-Orient, une tombée d'épinards, des copeaux de jaune d'œuf, et un jus au thé Darjeeling. C'était fou, très végétal, parfumé et délicat, tout en restant dans une relative simplicité.

À suivre, une énorme morille, farcie de carottes, poires, oranges, coriandre, servi avec un bouillon relevé au grué de cacao. On reste dans la nature et le végétal avec un plat qui nous emmene en forêt .

Et pour le dernier plat salé, nous avons optés pour un bar sauvage, chips croustillants de bacon, cranberries et miel, émulsion citron vert et beurre noisette.

Pour finir en beauté, le dessert nommé 'La Goutte des Îles', sur le thème mangue/passion/noix de coco. Super frais, soyeux, très bien équilibré, ça descend tout seul, sans forcer. Absolument rien à dire .

Sous ses faux airs de restaurant gastronomique à l'ancienne, où tu vas manger en famille, le dimanche midi, se cache en fait une pépite, une vraie. On connaissait les qualités de cet établissement reconnue, mais on est tout de même agréablement surpris. Un repas délicieux de A à Z, qualité des produits, visuel des assiettes épurés, justesse des cuissons et des assaisonnements, et surtout, ce qui nous a le plus bluffé, la créativité dans les associations. Une carte qui se renouvelle au gré des saisons, et des plats, dont, en ce qui nous concerne, on se rappelle longtemps, chapeau Chef David HOFFER .

Pendant ce déjeuner, nous avons été très bien accompagné par l'équipe de salle, le service a été rapide et efficace, avec notamment un jeune sommelier, qui a su trouver de parfaits accords mets/vins en restant en Alsace .

On est totalement sous le charme de cet établissement, et à vrai dire, on est déjà impatient de pouvoir y retourner. Si demain, le guide rouge leur attribue à nouveau un macaron, ce ne sera absolument pas un scandale....Et pour la petite histoire, un rien sentimentale et nostalgique, l'un d'entre nous, en l'occurrence Toto, a fait l'apprentissage de son métier, ici-même, dans les murs de cette cuisine, et y a appris les bases en tant que jeune commis, voici maintenant 20 ans de cela ! Que de bons souvenirs d'une époque déjà lointaine .